Salaire freelance : brut, net, TJM… on vous explique tout simplement !

Enfin ! Vous êtes heureux de devenir freelance. Plus de liberté et de flexibilité ! Mais vous découvrez que tout est plus compliqué par rapport à un salarié ? Pas de fiche de paie, pas de salaire net clair, plusieurs calculs à effectuer… Vous n’êtes pas seul, plusieurs freelances ont encore du mal à comprendre leur rémunération réelle. Comment vous y retrouver entre salaire du freelance brut, net, TJM… ? On vous explique tout !
Le salaire du freelance n’est pas un “salaire”
En tant que freelance, vous ne touchez pas un salaire à proprement dit, contrairement au salarié en CDI ou en CDD qui perçoit un salaire fixe. En revanche, vous réalisez un chiffre d’affaires, c’est-à-dire le total des factures que vous avez encaissées !
De ce chiffre d’affaires, vous devez déduire :
- Vos charges sociales (santé, cotisations retraite, etc.) ;
- Vos frais professionnels (matériel, local, abonnement…) ;
- Vos impôts.
Ce qui reste s’appelle « bénéfice » ou « revenu net ». C’est l’argent dont vous disposez réellement ! Vous devez aussi savoir que le salarié a accès à une protection sociale complète et à des avantages comme les congés payés. Mais le freelance doit gérer seul ses cotisations sociales, son épargne retraite et ses déclarations fiscales.
De ce fait, votre revenu est plus variable et dépend directement de votre chiffre d’affaires et de vos charges.
Vous ne savez pas combien facturer ? Voici comment estimer votre salaire freelance étape par étape.
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Brut, net, net-net : comment s’y retrouver dans le salaire du freelance ?
Pour mieux comprendre ces notions « brut », « net » ou « net-net », prenons cet exemple : un freelance facture 5000€ par mois en prestation de services. Ce montant correspond donc à son chiffre d’affaires brut. C’est la somme totale facturée à ses clients.
Il devra déduire de ces 5000€ ses charges sociales. S’il est enregistré en tant qu’auto-entrepreneur (micro-entreprise), ses cotisations sociales sont fixées à 24,6 % de son chiffre d’affaires (service BNC, régime général de la Sécurité sociale). Celles-ci s’élèvent à environ 1230€ (5 000 x 24,6 %).
Il reste donc 3770€ avant impôts. C’est le revenu net imposable.
Revenu net = chiffre d’affaires – charges sociales
Ensuite, il y a les impôts. S’il est soumis à l’impôt sur le revenu (IR), il devra verser un pourcentage variable selon sa tranche d’imposition (de 0 à 45 %).
Supposons par exemple qu’il a utilisé un taux moyen de 15 % du revenu net imposable. Cela représente environ 565€ (3 770 x 15 %). A cet impôt s’ajoutent les frais professionnels de 300€ , par exemple.
Ainsi, sur 5000€ facturés, il perçoit un revenu net-net de 2905€ (3 770 – 565 – 300).
Revenu net-net = Revenu net imposable – impôts – frais professionnels
Important : sachez faire la différence entre le brut (chiffre d’affaires facturé) du net (après charges sociales) et du net-net (après impôts et frais) pour bien piloter votre activité et gagner un salaire de freelance viable.
Qu’est-ce que le TJM et comment le fixer ?
Par définition, le TJM (taux journalier moyen) est le tarif hors taxe que le freelance facture pour une journée de travail. Ce chiffre est essentiel pour planifier son activité, sécuriser sa rentabilité, et surtout atteindre un salaire de freelance viable sur l’année.
Pourquoi c’est si important ? Le TJM conditionne directement :
- Votre capacité à atteindre un revenu net souhaité,
- La pérennité de votre activité freelance,
- Et votre marge de manœuvre pour prendre des congés, suivre des formations ou gérer les imprévus.
Voici la formule de base pour calculer le TJM :
TJM = (Revenu net souhaité annuel + Charges annuelles + Frais professionnels)/ Nombre de jours facturables
Pour déterminer ce taux journalier moyen, vous devez donc considérer et vérifier :
- Le revenu net annuel que vous désirez percevoir : votre vrai salaire de freelance une fois tout payé ;
- Les charges sociales et fiscales annuelles, qui varient selon le statut juridique ;
- Les frais fixes et variables liés à votre activité (outils, coworking, matériel…) ;
- Le nombre de jours travaillés et facturables, et pas tous les jours ouvrés !
Imaginons Jeanne, freelance en graphisme, qui souhaite se dégager un salaire annuel net de 30000 €.
- Revenu net souhaité : 30 000 €
- Charges sociales/fiscales : 13 000 €
- Frais professionnels : 2 000 €
- Jours facturables/an : 150 jours (sur 220 jours ouvrés, elle enlève les jours non facturés : prospection, formation, congés, gestion…)
TJM = (30 000 + 13 000 + 2 000) / 150 = 300 €
Jeanne devra donc facturer 300 € par jour pour atteindre son objectif de salaire de freelancenet souhaité, tout en couvrant ses charges et ses frais.
Et pour ne pas fausser votre calcul de TJM et vous dégager un salaire de freelance convenable, évitez les erreurs suivantes :
- Ne pas inclure toutes les charges et tous les frais dans le calcul ;
- Sous-estimer les jours non facturables (formation, administration, prospection…) ;
- Fixer un TJM trop bas pour attirer des clients, au détriment de la rentabilité.
En fixant un TJM réaliste et adapté, vous garantissez la viabilité financière et la pérennité de votre activité !
Conseils bonus : Adaptez toujours votre TJM selon les clients ou projets. Un projet long peut justifier un TJM ajusté si vous optimisez la charge mentale ou les déplacements. Et pensez aussi à réaliser un bilan tous les 3 à 6 mois pour ajuster vos prévisions en fonction de la réalité (nombre de jours facturés, imprévus, hausses de frais…).
Pour en savoir plus :
- Salaire freelance : combien peut-on vraiment gagner selon son métier ?
- Comment booster votre salaire de freelance avec ces 7 leviers que 90 % ignorent ?
Quid du statut juridique sur le salaire du freelance ?
Le choix du statut juridique influence fortement le montant de vos charges sociales, fiscales et donc votre revenu net. Choisissez-le avec prudence pour pouvoir vous dégager un salaire de freelance correct.
Voici les statuts les plus courants en France.
Auto-entrepreneur
Ce régime est le plus simple et le plus accessible. Il est idéal pour démarrer votre activité en freelance. Les charges sociales sont calculées sur la base de 24,6 % du chiffre d’affaires, plafonné à 77 000 euros.
Entreprise individuelle (EI)
Ce type d’entreprise est soumis à un régime réel d’imposition. Les cotisations sociales sont plus élevées : environ 44 % du revenu imposable. Mais ce statut peut profiter davantage de possibilités de déduction de frais.
Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL)
Avec ce statut d’EURL, vous serez soumis au régime des travailleurs non-salariés (TNS) et vous dépendrez de la Sécurité sociale des indépendants (SSI). Vous êtes donc le gérant qui devra payer des cotisations sociales fixées à 45 % de vos revenus professionnels.
Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU)
En tant que président de la société, vous êtes un assimilé-salarié. Les charges sociales culminent à environ 80 % du salaire du freelance que vous vous versez. Si vous êtes éligible à l’ACRE, vous bénéficiez d’une exonération partielle ou totale des charges sociales.
Ces chiffres sont indicatifs et varient selon votre situation réelle (exonérations, frais, ACRE…). Utilisez les simulateurs officiels (URSSAF, Bpifrance, Shine…) pour affiner votre projection.
Conclusion
Comprendre ce jargon du monde du freelance et de l’entrepreneuriat (brut, net, net-net, chiffres d’affaires, TJM…) est vraiment indispensable pour mener à bien votre activité dès le départ. D’ailleurs, n’hésitez pas à demander des conseils auprès d’un expert si vous avez des doutes sur le choix du statut juridique ou le calcul de TJM pour pouvoir vous dégager un salaire de freelance convenable.
En maîtrisant ces notions et ces calculs, vous pouvez mieux anticiper vos revenus réels, optimiser votre gestion administrative et vous concentrer sur votre cœur de métier.
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