Rédigé à l’intention des journalistes dans le but d’informer de la sortie d’un nouveau produit ou d’un futur événement, le communiqué de presse est tout sauf un outil de promotion. Les journalistes ne publieront en effet votre communiqué qu’à la condition que celui-ci soit pertinent à leurs yeux et n’apprécieront guère qu’on leur force la main à coup de messages publicitaires. Il n’est ainsi pas nécessaire d’écrire pour écrire mais bien d’être clair, concis et pertinent dans vos arguments.

Qu’est-ce qu’un bon communiqué ?

Un bon communiqué de presse tient en une ligne : il donne envie d’être repris par un journaliste. Il faut donc penser à son format, à son contenu, mais aussi à sa pertinence éditoriale. L’idée n’est pas de raconter toute votre stratégie d’entreprise ou les détails d’un nouveau site web, mais de mettre en avant un fait saillant : un lancement de produit innovant, une levée de fonds, un prix reçu, une initiative RSE remarquable…

Il doit pouvoir être repris rapidement par la presse écrite, la radio ou même les médias en ligne, sans nécessiter de réécriture majeure. C’est pourquoi il est essentiel de soigner la forme autant que le fond : pas de fioritures, pas de jargon, pas d’enrobage marketing. L’info brute, mais bien racontée.

Il est également utile de vous mettre à la place de celui ou celle qui lit votre communiqué : un journaliste reçoit parfois plus de 100 à 200 communiqués par jour, selon les rédactions (source : CB News), avec des niveaux de qualité très variables. Autant dire que vous avez quelques secondes pour convaincre.

Les règles à suivre pour un bon communiqué

Un communiqué de presse n’est pas un article de blog ni un email marketing. Il répond à des règles journalistiques précises, et celles-ci ne changent pas.

D’abord, il tient généralement sur une seule page A4. Un texte trop long, même intéressant, risque d’être survolé. Allez à l’essentiel, sans vous priver de renvoyer, à la fin, vers des documents complémentaires (dossier de presse, visuels, étude de cas, etc.).

Ensuite, il doit répondre aux cinq fameuses questions du journalisme : Qui ? Quoi ? Quand ? Où ? Pourquoi ? (les « 5W »). Ces éléments permettent au lecteur de comprendre immédiatement ce qui se passe, pour qui, et en quoi cela mérite d’être relayé.

Il est également crucial de bien cibler votre envoi. Il est inutile — voire contre-productif — d’adresser votre communiqué à des journalistes qui ne traitent pas votre secteur. Mieux vaut sélectionner quelques contacts pertinents, les adresser de manière personnalisée et proposer une prise de contact directe, plutôt que d’envoyer un mail en masse.

Enfin, pensez à la temporalité. Un communiqué concernant un événement doit être envoyé suffisamment à l’avance (minimum 2 à 3 semaines avant), avec un rappel quelques jours avant si nécessaire.

Un communiqué bien structuré

La structure du communiqué est aussi importante que son contenu. Elle permet au journaliste de repérer les infos clés en quelques secondes, puis d’approfondir s’il le souhaite.

Commencez toujours par identifier clairement l’émetteur du communiqué. Si vous disposez d’un papier à en-tête ou d’une charte graphique, utilisez-la. Sinon, assurez-vous que vos coordonnées figurent en haut ou en bas du document.

Ajoutez ensuite la date d’envoi, juste en dessous du titre. Cette information est essentielle pour permettre au journaliste de savoir si le contenu est encore d’actualité.

Puis, soignez le titre. Il doit être court, informatif et percutant. Évitez les superlatifs ou les phrases trop longues. Par exemple : “Lancement de NéoPack, la première solution écoresponsable d’emballage pour e-commerce”.

Immédiatement sous le titre, le chapeau (ou lead) résume en deux phrases le sujet principal. Il doit permettre de comprendre l’info sans avoir à lire tout le reste.

Vient ensuite le corps du communiqué, qui développe les informations essentielles : le contexte, les enjeux, les chiffres clés, les citations officielles. L’idéal est d’y intégrer un ou deux paragraphes avec des citations d’un dirigeant ou d’un expert interne, pour donner un angle humain et journalistique.

Enfin, la chute doit renvoyer vers une personne contact avec ses coordonnées complètes : nom, fonction, numéro de téléphone, adresse email. Vous pouvez aussi y glisser un lien vers un dossier de presse téléchargeable, une galerie de visuels ou une vidéo.

Ajoutez un angle, une donnée ou un contexte

Un bon communiqué de presse ne se contente pas d’énoncer une information brute : il l’inscrit dans une tendance, une problématique sectorielle ou une actualité. C’est précisément ce qui transforme une info “intéressante” en info “publiable”. Les journalistes sont à la recherche d’angles, pas seulement de faits. Ils veulent comprendre pourquoi cette info a du sens aujourd’hui, dans ce contexte, pour leurs lecteurs.

Prenons un autre exemple : vous organisez un événement sur la cybersécurité en entreprise. Le simple fait d’organiser une conférence n’est pas, en soi, une actualité. Mais en ajoutant un chiffre clé – comme celui du rapport ANSSI 2024, qui indique que le nombre d’attaques par ransomware en France a augmenté de 30 % en un an (source : ANSSI) – vous donnez un poids éditorial à votre message. Vous démontrez que votre sujet est relié à une tension concrète dans la société ou dans un secteur spécifique.

L’angle peut aussi être local, social, économique ou technologique. Si vous développez une solution pour optimiser la gestion énergétique des bâtiments, faites le lien avec la loi ÉLAN ou les objectifs de sobriété énergétique de l’État (source : Service-public.fr). Un bon angle repose souvent sur une tension : une situation problématique, une réponse innovante, un chiffre qui interpelle.

Un autre levier efficace : intégrer une citation externe issue d’un rapport d’expert ou d’un partenaire reconnu dans votre secteur. Cela crédibilise votre propos et montre que vous maîtrisez votre environnement métier. Le journaliste y voit non seulement une info exploitable, mais aussi une entreprise qui comprend les codes du traitement éditorial.

Vous pouvez aussi aller plus loin en proposant un encadré de contexte dans votre communiqué : une mini-infographie, une timeline, une série de données clés sur le marché. Ces éléments visuels enrichissent le propos et permettent au journaliste de situer immédiatement votre annonce dans un écosystème plus large.

En résumé, ne vous contentez pas d’informer — expliquez pourquoi c’est important maintenant, et montrez que vous connaissez les enjeux du terrain. C’est cela qui transforme une annonce produit en sujet presse.

Bonus : pensez visuel et multimédia

Aujourd’hui, un bon communiqué de presse ne se lit plus uniquement sur papier. Il est souvent reçu par e-mail, consulté sur smartphone, partagé en ligne, parfois relayé directement sur des plateformes web. Il doit donc être pensé comme un contenu “éditorialisable” aussi bien pour les médias traditionnels que pour les journalistes digitaux, les rédacteurs web ou les créateurs de contenus en ligne.

Concrètement, cela signifie que votre communiqué devrait idéalement intégrer une version web-friendly, et être accompagné d’un mini-kit média téléchargeable. Ce kit peut contenir :

  • Un logo en haute définition (formats PNG, SVG ou EPS),

  • Une ou deux photos libres de droits (avec légende),

  • Une infographie ou un visuel synthétique reprenant les données clés,

  • Une courte vidéo de présentation ou une capsule teaser (moins d’une minute),

  • Un lien vers une version imprimable PDF du communiqué.

Ces contenus doivent être faciles à consulter et à réutiliser. Optez pour un lien sécurisé (type Google Drive, Dropbox, ou outil comme SmugMug ou Swello) avec une arborescence claire. Précisez également les droits d’usage : libres de droit pour la presse, usage non commercial, crédit photo à mentionner, etc.

Selon le baromètre 2023 de l’agence Cision, 72 % des journalistes attendent des entreprises qu’elles fournissent des visuels exploitables en même temps que leurs communiqués (source : Baromètre Cision 2023, France). C’est donc devenu un standard, et non plus un bonus.

Vous pouvez aussi prévoir des visuels adaptés aux formats réseaux sociaux (1:1, 9:16, 16:9) avec une phrase d’accroche ou une statistique marquante. Ces éléments peuvent être utilisés par les journalistes dans leurs propres publications, ou même partagés par votre service communication pour renforcer la portée du communiqué.

Dernier conseil technique : si vous utilisez un CMS ou un site presse, assurez-vous que votre contenu est SEO-friendly (titres balisés, textes alternatifs sur les images, méta-description) pour optimiser sa visibilité sur Google News ou dans les moteurs de recherche.

En pensant multimédia dès la conception, vous transformez votre communiqué en véritable boîte à outils pour journalistes pressés. Et ça, c’est exactement ce qu’ils attendent.

Conclusion : clarté, concision et pertinence avant tout

Le communiqué de presse est un outil stratégique de communication externe, à condition d’en respecter les codes. Il ne s’agit pas de faire de la pub déguisée, ni de remplir des lignes pour “faire pro”. Il s’agit de capter l’attention d’un journaliste débordé, en lui apportant une information claire, contextualisée, bien structurée et potentiellement réutilisable.

En respectant les fondamentaux — un bon titre, un contenu factuel, une mise en forme sobre, des contacts disponibles — et en pensant comme un partenaire média plutôt qu’un annonceur, vous donnez à votre communiqué toutes les chances d’être lu, relayé… et utile.

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