Les deux types de talents au travail

Les collègues se suivent, mais ne se ressemblent pas, comme en leadership. Il y a le bon et le mauvais leader. Au travail, ce n’est pas la variété de personnalités qui manque. La recherche sur le monde professionnel a néanmoins distingué deux grands types de profils : ceux qui, en anglais, sont surnommés les A players et les B players…
Les A players sont les chefs de file de leur boulot. Ils sont prêts à tout pour réussir, pour une meilleure productivité. Ils ne comptent pas les heures et sont les têtes pensantes de leurs entreprises, sources de créativité et d’innovation.
Les B players sont, quant à eux, des travailleurs solides, sur lesquels on peut compter, mais qui ne cherchent pas particulièrement à briller. Ils ont un amour naturel du travail bien fait, mais sont bien contents de rentrer chez eux en fin de journée.
Afin de mieux comprendre ce qui motive ces deux personnalités opposées, les équipes de Zety sont allées à la rencontre de plus de 1000 employés A ou B dans cette étude, afin d’explorer leur satisfaction professionnelle ainsi que les dilemmes professionnels auxquels ils font face.
Différentes personnalités, différente satisfaction ?
Un des aspects marquant des personnalités de type A est leur manque d’attachement à leur entreprise. Alors que les profils B sont bien contents de rester dans la même boîte pour plusieurs années, les A sont de grands adeptes du job hopping, c’est-à-dire de changer de travail régulièrement au gré des opportunités.
Cela veut-il dire pour autant que, de manière générale, les profils A sont de perpétuels insatisfaits ? Oui et non.
Pour ce qui est de la satisfaction générale au travail, les profils B affichent en effet un meilleur score : 69 % de satisfaction contre 66 %.
Mais quand on observe les choses de plus près, la réalité est un peu plus nuancée. On remarque notamment que les A sont en moyenne plus satisfaits que les B de leur salaire. Surprenant ? Pas vraiment. Pour la plupart des employés, une des raisons principales derrière un changement de travail est un meilleur chèque à la fin du mois, mais il semblerait que pour les A, ce n’est pas ce qui les pousse à aller voir ailleurs : le challenge, le prestige, ou simplement le désir de nouveauté sont ce qui les motive à changer si souvent de boulot. Le travail en lui-même, en somme.
En revanche, pour ce qui est de la satisfaction dans la relation avec les collègues, et de la possibilité de promotion, les B sont en général plus satisfaits que les A. Cela confirme l’idée que les A ne sont pas investis dans leur entreprise en elle-même, mais dans le travail qu’ils peuvent y accomplir.
Avec une passion pour le challenge versus un simple engagement à faire du bon boulot, quels sont les défis auxquels font face les profils A et B quant à leur équilibre professionnel ?
A et B : différentes priorités
Interrogés sur l’équilibre vie privée-vie professionnelle offert par leur lieu de travail, profils A comme profils B affichent un taux de satisfaction élevé : 77 %. Les deux types de personnalités professionnels s’accordent également à dire que pour réussir, il faut parfois faire des sacrifices personnels : temps libre, loisirs, valeurs, et même parfois santé psychologique et vie amoureuse.
Là où les deux types de profils se distinguent, est dans ce qu’ils estiment au travail. Les travailleurs A accordent plus d’importance à un salaire élevé, à un travail prestigieux et préfèrent le travail solo que le travail d’équipe. Ils sont aussi plus susceptibles de faire des concessions sur leurs valeurs si le travail en lui-même leur plait. Jusque-là, pas de surprise. Les profils A cherchent avant tout leur propre plaisir qu’ils tirent de leur travail.
Là où les répondants de profil A peuvent surprendre, est en ce qu’ils sont plus nombreux à valoriser un travail stable que les B. Pas si téméraires que ça, finalement ? Ce chiffre souligne avant tout que les A sont enclins à faire du job hopping avant tout par insatisfaction, et non pas par pure curiosité d’aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs.
Là où les profils A comme B se rejoignent, c’est bien sur le thème de leur équilibre vie privée-vie professionnelle. Si les deux profils, en bons travailleurs, comprennent que des sacrifices sont parfois nécessaires, A comme B donnent tous deux, en moyenne, la priorité à leur famille par rapport à leur travail. Ils sont enfin aussi d’accord pour faire passer en priorité leur succès personnel que le succès de leur entreprise.
Conclusion
Tous les employés n’appartiennent pas de façon stricte à la catégorie A ou B. Beaucoup d’actifs affichent des traits des deux personnalités, et peuvent même changer de type selon le travail ou la période de leur vie dans laquelle ils se trouvent.
Observer comment ces deux grands profils interagissent avec leur environnement professionnel offrent néanmoins une idée de ce dont ces employés ont besoin pour réussir : les A d’un travail qui les stimule, les B d’une sécurité et d’un bon salaire.
Cette connaissance est particulièrement importante pour le personnel managérial pour reconnaitre un bon CV : les personnalités de type B ont par exemple déclaré se sentir sous-estimés, alors que les A déclarent avoir besoin de recevoir plus d’encouragements réguliers pour réussir. De quoi donner une idée aux managers de la meilleure manière dont ils peuvent soutenir leurs employés.
A propos de l’auteur
Ancienne recruteuse au sein de grandes entreprises, Hélène souhaite aujourd’hui mettre à profit toute son expertise pour vous aider à franchir toutes les étapes du processus de recrutement. Ses conseils de rédactrice sur le blog de Zety vous aideront à décrocher cet entretien tant espéré et le boulot dont vous rêvez.