Pourquoi vous ne devriez pas utiliser l’IA pour écrire vos articles

Oui, vous avez bien lu le titre. Je ne vais pas me faire que des amis avec cet article et mon mindset. Je dois être un peu suicidaire. Mais tant pis. Je vois tellement de choses et son contraire depuis un an. Car oui, le 30 novembre, ChatGPT fête sa première bougie. « Déjà ? » Vous dites ? Ça ne rajeunit pas, hein ? Toujours est-il que depuis, le monde du blogging, du webmarketing et de la rédaction a muté. Et pas forcément pour le meilleur…
Comment l’IA a redistribué les cartes
Avant ChatGPT, rédiger efficacement pour internet demandait de solides compétences.
Des compétences en storytelling.
Des compétences pour faire un plan.
Des compétences en copywriting.
Des compétences en orthographe, conjugaison et syntaxe.
Sans parler des heures passées à chercher des sources fiables d’informations pour préparer un article.
Ou encore de l’aspect SEO.
C’est du boulot un article de qualité premium fait à la main.
Mais plus maintenant.
Du moins, presque.
Aujourd’hui, monsieur ou madame tout le monde peut lancer un site en affiliation sur n’importe quelle thématique et le monétiser en quelques mois grâce à ChatGPT.
Sans avoir aucune compétence dans le domaine.
Parce que, ce que la personne ne sait pas, ChatGPT lui, le sait.
« Oui, et c’est quoi le problème du coup ? » Demande Tim au fond de la classe.
Le problème, c’est qu’on va tout droit vers un internet stérile où la créativité, l’originalité et le savoir-faire seront remplacés par des contenus produits en masse par des robots, comme le dévoile l’un de ces livres sur l’intelligence artificielle. L’IA et le rédacteur web ne font donc pas bon ménage.
Car c’est ce qui est déjà en train de se passer
Là, maintenant, tout de suite.
Chaque jour, des centaines (milliers ?) de sites voient le jour.
Et une écrasante partie d’entre eux sont gavés de contenu produit entre autres par ChatGPT.
Sans même parler des sites plus « anciens » qui s’y mettent aussi.
C’est un tsunami d’articles pondus par l’IA qui inonde la toile.
Quotidiennement.
Et ces articles, ils se ressemblent tous.
Demandez à ChatGPT de vous produire un article avec pour titre « Comment écrire un article optimisé pour le SEO ? ».
Demandez-lui à nouveau.
Via une autre conversation.
Et vous aurez une réponse très similaire.
La preuve.
Réponse 1 :
Réponse 2 :
Avec le même prompt assez classique que voici :
Vous voyez qu’il n’y a quasiment aucune différence.
Vous n’avez pas vu le reste de la réponse, mais je vous invite à faire le test de votre côté.
Et ça, c’est ce qui arrive chaque jour.
Vous allez avoir des milliers de blogs, peu importe la thématique, qui se ressembleront tous.
Avec des contenus similaires.
Les mêmes astuces.
Les mêmes conseils.
Et souvent avec le même ton.
Car oui, la majorité des personnes ne savent pas prompter correctement avec ChatGPT.
Ce qui donne des résultats impersonnels et qui puent le robot à des kilomètres.
Mais je ne vais pas me contenter d’ânonner « Bouuuuh IA pas bien ».
Non, on va aller plus loin, alors laissez-moi vous expliquer pourquoi déléguer toute la partie rédaction de votre activité à une IA est une erreur.
Et on va taper fort avec la première raison.
ChatGPT n’est pas une « intelligence artificielle » au sens propre du terme
Attendez !
Posez cette pierre !
Avant de me lapider, je vais vous expliquer.
Tout d’abord, définissons l’intelligence artificielle.
« Ensemble des théories et techniques développant des programmes informatiques complexes capables de simuler certains traits de l’intelligence humaine »
Dictionnaire Larousse.
Bien.
Maintenant, ChatGPT c’est quoi ?
« Bah c’est une intelligence artificielle conversationnelle ! » Se réveille à nouveau Tim.
- Ah vraiment ? lui répondis-je.
- Évidemment, il est capable de raisonnements, d’avoir des idées ou encore de donner des pistes de réflexion. Comme un humain ! — Répond-il avec aplomb.
C’est avec un sourire narquois que je vais lui dire la vérité.
Tim n’est pas prêt. J’espère que vous l’êtes.
- ChatGPT est complètement stupide et ne comprend rien à nos requêtes ou aux réponses qu’il nous donne.
- Tu mens ! me rétorque Tim, visiblement bouleversé.
Je sens que j’ai touché la corde sensible.
Mais comme je n’ai aucun scrupule à démolir les certitudes d’un jeune homme pensant avoir trouvé la nouvelle ruée vers l’or, je continue ma démonstration.
ChatGPT est basé sur un système probabiliste.
Vous posez une question à ChatGPT.
Et celui-ci va puiser dans une base de données les informations qui lui permettront de savoir de quoi vous parlez ainsi que le contexte.
Sauf que ce n’est pas une science exacte.
Comme c’est un système qui se base sur les probabilités pour traiter votre demande, et vous donner une réponse, il peut arriver (plus souvent qu’on ne le pense) que ChatGPT réponde complètement à côté de la plaque.
Car son algorithme lui a dicté tout autre chose.
« C’est impossible ! » tente de se convaincre Tim, prostré sous son pupitre.
Exemple : Vous avez des mouches volantes dans votre champ de vision, vous aimeriez poser la question à ChatGPT pour savoir comment traiter ce problème.
« Comment éliminer les mouches volantes ? »
Les chances sont grandes que l’IA vous explique comment débarrasser la maison de ces insectes.
Mais ce n’était pas l’intention de votre recherche.
Mais il peut aussi s’avérer totalement incapable de déceler un sarcasme ou de l’ironie.
Dites à ChatGPT « J’adore sortir par temps d’orage ! »
Vous savez bien que personne de sensé n’aime ça.
ChatGPT vous répondra le plus sérieusement du monde en vous expliquant pourquoi c’est effectivement franchement sympa de sortir par un temps qui peut vous valoir au mieux un grêlon sur le nez, au pire la mort par la foudre.
C’est qu’elle est taquine notre IA.
Enfin, je ne saurais vous parler de la fois où j’ai fait une belle boulette avec un client.
Je devais lui rédiger un article de blog.
Jusque-là, rien de dingue.
Et je décide, tout naïf que j’ai été, de déléguer la correction de mon article à ChatGPT.
Orthographe, conjugaison, syntaxe, ponctuation, etc.
Vous n’imaginez pas le nombre de coquilles qu’il a laissé passer.
Un mot qui manque par ci, un autre mal écrit par-là, une virgule ajoutée à un endroit inadapté.
Bref, catastrophe.
J’imagine qu’on peut imputer ça à son algorithme qui s’est plusieurs fois pris les pieds sur le sens de mon texte.
Et à moi qui lui avais trop fait confiance à l’époque.
J’espère que vous avez compris ce premier point.
ChatGPT n’est pas une intelligence artificielle, au sens propre du terme.
On parlera plutôt d’une learning machine.
Qui utilise une base de données (massive certes) à sa disposition pour tenter de comprendre ce que vous lui demandez, et enfin vous donner une réponse.
Cela en additionnant des mots les uns après les autres tout en essayant de déterminer avec des probabilités une suite logique à la phrase.
Comprenez bien cela, ChatGPT n’est pas intelligent, il ne réfléchit pas.
Il est aussi aiguisé intellectuellement que le cactus qui se trouve à côté de mon ordinateur au moment où j’écris ces lignes.
« Ce n’est pas vrai… C’est impossible… » gémit Tim.
Le pauvre, si seulement il savait que je n’en ai pas encore terminé avec lui.
Car non contente d’être aussi vive d’esprit qu’un cornichon, « l’IA » est aussi une voleuse.
« L’intelligence artificielle » va poser des problèmes de copyright
Je vous l’expliquais au-dessus.
Les « IA » génératives se basent sur du contenu déjà existant.
Que ce soit ChatGPT pour rédiger du contenu écrit, ou Midjourney par exemple, pour de la création d’images.
Nous n’en sommes aujourd’hui qu’aux débuts de ces technologies.
Mais il y a déjà des cas qui risquent de faire jurisprudence dans les années à venir.
Et pas en bien pour nos chers robots.
Stable Diffusion est attaqué en justice par Getty Image pour avoir entrainé son IA sur sa banque d’images.
Une action collective est en cours d’examen pour violation de copyright à l’encontre de Stability AI, Midjourney et DeviantArt.
Apple a même dû stopper l’entrainement de son intelligence artificielle de lecture de livres audio suite à la gronde du syndicat des lecteurs humains.
Ces cas je ne les invente pas, je les ai trouvés dans cet article ultra complet écrit par Betty Jeulin, avocate spécialisée en droit de la propriété intellectuelle que vous pourrez retrouver ici.
Et rappelez-vous, cela fait à peine une année que les robots générateurs se sont démocratisés auprès du grand public.
Il ne faudra certainement plus attendre très longtemps avant que les lois n’encadrent plus sérieusement tout ce qui sera rédigé ou pondu à l’avenir par nos « IA ».
Donc méfiez-vous.
Et puis cela soulève tout simplement une question éthique.
Vous avez rédigé un article (sans GPT) que vous avez posté.
Il est original, empathique, long et informatif.
Bref, de l’article de qualité.
Et celui-ci est utilisé par « l’IA » pour son entrainement.
Bon et bien, désolé de vous dire que des bribes de votre article, ou certaines informations totalement inédites que vous expliquiez pourront être reprises par des milliers de personnes à travers le monde.
Votre super article expliquait comment vous avez trouvé une technique imparable pour apprendre la marche au pied à votre chien ?
Partez du principe qu’à partir du prochain « entrainement » de ChatGPT en 2024, cette information sera divulguée par des centaines de blogs qui traitent du même sujet et qui auront fait appel à « l’IA » pour des textes.
Ça donne la rage rien que d’y penser non ?
Mais ce n’est même pas le pire.
« Vade retros satanas … » tente désespérément Tim en plaçant une gousse d’ail et un crucifix entre lui et moi.
Le malheureux…
Et pourtant je dois continuer.
C’est pour son bien.
Et le vôtre par la même occasion.
« L’IA » tue votre créativité
Je reste sidéré du peu de personnes qui comprennent l’ampleur de ce problème.
Nous vivons à une époque où le plaisir immédiat est un fléau.
Vous prenez des shots de dopamine à longueur de journée.
Et sans même vous en rendre compte.
Vous prenez votre smartphone en main, et là c’est déjà le drame.
Une notification Facebook, deux sur Instagram, une sur X, une demande de connexion sur LinkedIn et 3 mails non lus.
Vous allez prendre un microshot de dopamine à chaque notification.
Puis vous allez tomber sur des Reels Instagram ou des Short TikTok.
Bravo, vous allez perdre plusieurs minutes de votre temps et certainement autant de neurones.
Et puis vous vous dites qu’il est temps de vous mettre à « bosser ».
Ce nouvel article ne va pas s’écrire tout seul.
Hop, vous ouvrez OpenAi.
Vous posez votre prompt.
Vous envoyez à ChatGPT.
Vous modifiez légèrement quelques éléments toujours via ChatGPT.
Et roule ma poule.
En 30 minutes maximum vous avez un article prêt à l’emploi.
Super.
ChatGPT s’inscrit dans la droite ligne de toutes les applications précédentes qui procurent du plaisir immédiat tout en vous abrutissant au passage.
Vous pensez avoir appris quoi en ayant prompté avec ChatGPT ?
En copywriting ?
En storytelling ?
En syntaxe ?
Vous aurez appris de nouveaux mots ?
De nouvelles tournures de phrases ?
Vous aurez travaillé votre ton ?
Votre touche personnelle ?
Ce qui vous différencie des autres blogueurs/rédacteurs ?
Non.
Vous pensez que des artistes comme Queen, Michael Jackson ou Daft Punk seraient les génies acclamés que nous connaissons aujourd’hui si ça devait être une IA générative derrière leurs morceaux ?
Vous pensez que Picasso, Van Gogh, de Vinci ou Monet auraient pu atteindre un tel degré de maîtrise dans leur art si ça devait être une IA à l’œuvre au pinceau ?
En faisant travailler ChatGPT à votre place, vous manquez une occasion incroyable de vous exercer, d’apprendre, de comprendre et de vous améliorer continuellement.
« Oui et bien tu peux dire ce que tu veux, ça reste l’avenir ! Les rédacteurs seront remplacés par des prompteurs professionnels ! C’est pas moi qui le dis, tout le monde s’y met ! » Me lance Tim, reprenant contenance.
Las, je soupire avant de lui répondre.
Son regard assuré soutient le mien.
Il pense m’avoir acculé.
Car il est vrai que « l’IA » générative est le phénomène à la mode dans le monde de l’infoprenariat et du webmarketing.
Sérieusement, on a l’impression de revivre la ruée vers l’or à l’époque de la conquête de l’Ouest américain.
Les articles pour apprendre à prompter, à utiliser le store GPTs ou encore les formations sur « l’IA » générative pullulent.
Autant que des moustiques par une belle soirée barbecue en été.
Et pourtant, Tim oublie une vérité élémentaire.
Et il semble ne pas être le seul.
Vos prospects, vos clients, vos pairs veulent avoir affaire à un humain, pas à un robot
Ah bah oui.
À notre époque où le maître mot est l’automatisation et l’optimisation, on a tendance à l’oublier.
Repensez à cette fois où vous avez eu un problème avec votre colis Amazon.
Vous aviez commandé un canard en plastique pour votre bain.
Sauf que celui-ci est mal conçu.
Il coule tout le temps.
Ni une, ni deux, vous appelez le service client.
Deux possibilités :
- Vous patientez jusqu’à tomber sur un humain qui traitera votre demande.
- Vous subissez un parcours client robotisé interminable à choix multiples pour vous décourager
Quel choix préférez-vous ?
Si vous me dites le deuxième, j’imagine que votre nez s’est allongé au point de percer votre écran d’ordinateur ou de téléphone.
Vous ne le savez peut-être pas, mais je ne suis pas seulement rédacteur-copywriter.
En journée, je suis opticien salarié en magasin.
Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de fois où je dois appeler des complémentaires santé pour des litiges.
- Refus de prise en charge pour un adhérent.
- Tarification imposée sur le prix des verres et qui demande des éclaircissements.
- Tiers payant toujours pas versé sur le compte du magasin.
Bref, les raisons ne manquent pas.
Et déjà que ce sont des motifs suffisants pour être de mauvais poil, rajoutez encore un parcours interminable à choix multiple par téléphone quand vous essayez de joindre une mutuelle.
Et au moindre faux pas, le robot vous raccroche au nez en vous disant « vous pouvez avoir cette information sur le site, à plus bisous. »
Je ne vous cache pas que l’interlocuteur que l’on finit par avoir, il finit souvent par passer un sale quart d’heure.
Le tout automatisation est frustrant et agace.
Pensez aussi à ces fois où vous pensiez gagner du temps en allant aux caisses automatiques en supermarché.
Vous scannez un article.
La machine décide de ne pas fonctionner.
Vous voilà planté là, à devoir attendre l’intervention d’une caissière.
Caissière déjà occupée à intervenir sur une autre machine capricieuse.
Alors que si vous aviez eu affaire à une caissière d’office, votre article serait déjà scanné et vous seriez probablement dehors.
Mais je vais même aller encore plus loin.
J’ai parmi mes proches une personne dont le père est tapissier de profession.
Ils ont un magnifique showroom où ils présentent leurs créations ainsi que les textiles qu’ils travaillent.
On pourrait se dire qu’avec la démocratisation des meubles produits en série (type Ikea ou Maison du Monde) ces artisans mettraient la clé sous la porte.
Eh bien non.
Là où monsieur ou madame tout le monde achète son canapé dans la grande chaine suédoise, de riches propriétaires de villas, d’appartements de luxe, voire de yachts, viennent faire des devis dans l’atelier de mon ami.
Des clients prestigieux, pour des créations originales, dans des lieux d’exceptions.
Et ils ne sont pas donnés.
Mais le savoir-faire, le fait main, ce qui a une histoire, ça a un prix.
Et les clients ne s’y trompent pas.
Ils préfèrent payer pour un service personnalisé et haut de gamme plutôt que pour un objet produit en série qui peut d’ailleurs, lui aussi, coûter très cher.
J’espère que vous avez saisi l’importance de ce point.
Car s’il ne fallait en retenir qu’un, ce serait probablement celui-ci.
Les personnes avec qui vous travaillez, clients ou confrères, veulent avoir affaire à un humain, pas à un robot.
Vous le savez très bien, car c’est sans doute votre cas également.
Pensez-y, avant de rédiger votre prochain article avec ChatGPT.
« Tim ? Wouhouuu, tu m’entends ? »
Je tente de soulever sa paupière, son regard est vide.
Il est étendu par terre, le teint pâle.
Tant d’informations contraires à ses croyances, le pauvre, il n’a pas su l’encaisser.
Le poussant péniblement pour le mettre en position latérale de sécurité, je tente de lui faire reprendre ses esprits.
« Oui, baser toute sa stratégie de publication avec l’IA est un gros problème, pour toutes les raisons évoquées. Mais il est également vrai que « l’IA » générative peut parfois s’avérer utile. »
À cette phrase, Tim reprit connaissance.
Car oui, tout n’est pas à jeter avec les « IA » génératives
Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit.
Lui demander une version alternative d’un de vos textes pour effectuer un test A/B.
Lui demander de vous faire le plan (et uniquement le plan) d’un article pour vous aiguiller.
Lui demander de l’aide pour surmonter le syndrome de la page blanche et vous donner une idée pour relancer votre plume.
Lui demander des synonymes, des comparaisons ou des hyperboles.
Vous pouvez même lui attribuer un rôle de « coach » pour vous donner les étapes à suivre afin de finaliser un projet.
Liste non exhaustive.
Tout ça, ce sont des exemples d’applications judicieuses de « l’IA » générative.
Et je pense que c’est la manière la plus saine de s’en servir.
La voir comme un simple outil, une aide.
Dont vous vous servez de manière éclairée, intelligente et éthique.
Je vous demande d’y penser une dernière fois.
Un internet rempli de textes et d’images générées par des robots, est-ce réellement ce que vous voulez ?
A propos de l’auteur
Guillaume de Bonnechose : Copywriter, sans doute occupé à écrire un nouvel article au moment où vous lisez ces lignes. Pour découvrir sont travail et ce qu’il peut apporter à votre activité, rendez-vous sur son site La plume de Guillaume.