10 techniques infaillibles pour faire le buzz sur internet

Si l’article qui va suivre reste clairement ironique et à destination humoristique, il contient tout de même un certain nombre d’idées, de concepts et de références connus et réputés des internautes, des webmarketeurs et des publicitaires en tout genre. En résumé, c’est débile, certes, mais ce n’est pas forcément faux pour autant…
Voici les 10 manières infaillibles de faire le buzz sur internet (en particulier sur You Tube mais pas que) :
1. Filmer votre chat
Non non pas un chien. Un chat. Et de préférence un mignon. Car, oui, faire le buzz sur internet, c’est d’abord passer par You Tube. Et pour cause, le LOLcat est devenu une des bases intégrantes de la culture geek et du buzz sur internet. Fin 2012, un festival (un vrai) a même été créé pour célébrer ce phénomène planétaire à Minneapolis. Mais même sans filmer votre chat: vous pouvez tout aussi bien réaliser un petit dessin animé sur un chat qui vole avec une musique insupportable (Nyan Cat), prendre une photo de votre chat quand il effectue une tête dont seul les chats ont le secret (Grumpy Cat) ou mettre sa tête dans une tranche de pain de mie (Breaded cat) : peu importe, le chat: ça marche.
Et ça ne s’arrête pas là : en 2023 encore, les vidéos de chats cumulent plusieurs milliards de vues sur YouTube (source : Statista). D’un point de vue marketing, l’intérêt est évident : les chats génèrent un taux de partage 3 fois supérieur aux autres contenus animaliers, car ils allient humour, attendrissement et viralité instantanée. Bref, si vous voulez accrocher votre audience, un chat maladroit qui renverse une tasse de café aura plus d’impact qu’un spot publicitaire bien ficelé avec des acteurs. Moralité : parfois, le ROI tient dans un miaulement.
2. Faire un porno
Et oui, qu’on le veuille ou non, le porno c’est LA solution pour être populaire. En effet, selon une infographie publiée sur le site Minutebuzz et par YouPorn eux même concernant leurs chiffres de l’année 2012, le temps moyen passé sur YouPorn par visite est de 10min 22sec et le nombre de pages moyen de 8,34 (chiffre qui feront rêver bien des référenceurs). En plus, la France arrive troisième en termes de consommation.
Il n’y a plus de question à se poser. On enlève son slip kangourou et on fait un porno… plutôt que d’en regarder.
Mais attention, on parle ici de l’industrie la plus compétitive du web, avec des mots-clés ultra saturés et une bataille SEO que même les experts redoutent. Selon SimilarWeb, les sites pour adultes font partie du top 10 mondial en trafic mensuel, devant Twitter ou LinkedIn. Pour un marketeur, le parallèle est intéressant : si ces plateformes captent autant d’attention, c’est parce qu’elles savent jouer sur trois leviers implacables du marketing digital : émotion, récurrence et contenu sans fin. Alors non, inutile de lancer un vrai business X (sauf si c’est votre niche), mais inspirez-vous de leur stratégie d’expérience utilisateur sans friction : temps de chargement ultra rapide, design pensé pour le scroll et algorithme qui recommande toujours “la vidéo suivante”. Bref, derrière le buzz coquin, il y a de sacrées leçons de growth hacking.
3. Raconter sa vie (et être drôle si possible)
Ce n’est un secret pour personne : la nouvelle génération de comiques est 2.0. On les appelle Youtubeurs, Youtubers, web-comiques ou rigolos des temps modernes (comme j’ai pu les voir définis ici et là) et ils ont de beaux jours devant eux. Ils savent parler à leur cible, en pensant à la tutoyer et non vouvoyer. On peut même voir que certains en récoltent les fruits : entre Bref et 10 Minutes à perdre engagés par Canal +, le Palmashow sur Direct8 (enfin « D8 » maintenant), et Norman de Norman fait des vidéos en rôle principal dans un film réalisé par Maurice Barthélémy (pour ne citer qu’eux). Niveau sponsor, c’est également plutôt pas mal, Norman fait le tour du monde avec Crunch, Cyprien tourne avec la CIC, … D’après certains articles, ils gagneraient même des milliers d’euros grâce aux publicités pre-roll placées avant leurs vidéos (entre autre). L’année dernière, ils ont carrément fêté la réussite des artistes internet en créant leur propre évènement : Le « Zapping Amazing ».
Alors n’attendez plus, lancez-vous et parlez de vos problèmes de jeunes ados pré-pubères sur You Tube.
4. Faire un clash
Le nombre de recherches pour le terme « clash » est en pleine expansion selon Google Trend. En effet, ces combats de boxe virtuels sont de plus en plus populaires. C’est dans ce cadre- là que l’on retrouve régulièrement les clashs organisés de l’émission « On n’est pas couché » de Ruquier sur France 2 mais aussi « Cyprien contre Cortex » ou encore « La Fouine sur Skyrock clash Booba et parle d’autopsie 5 et AC Milan » (celle-là je viens de la trouver sur les tops vidéos du Ebuzzing Labs). Mais le clash ne s’arrête pas là, car si les vidéos sont ce qu’il y’a de plus populaire, on peut aussi trouver pléthores de clash sur des sujets sérieux ou d’actualité. C’est la « Troll attitude » si cher à mon cœur et dont les « pauvres blogueurs innocents » font les frais !
Bref trouvez-vous une célébrité et dites-lui ces 4 vérités en vidéo ou par écrit. Conseil : trouver quelqu’un de complètement con ou qui s’énerve facilement (ça marche mieux).
(Evolution de la popularité du terme « clash » en France selon Google Trend)
5. Tomber (et si possible en se faisant mal)
Dans la grande tradition de notre Vidéo Gag national, les vidéos de FAIL sont particulièrement populaires et donnent souvent lieu aux réactions bien connues de type « Oh t’as vu comment elle tombe la grosse », « Trop drôle la jambe cassée » ou « MDR regarde là-bas on voit sa tête rouler ». Généralement, ces vidéos, en plus d’être violentes, se trouvent dans des environnements plus improbables les unes que les autres. Mais le FAIL ne s’arrête pas à la vidéo mais est aussi la pâte d’entreprise comme La Redoute et leur « Monsieur tout nu » (affaire qui avait été, d’ailleurs, particulièrement bien rattrapée en termes de marketing) ou encore le FAIL de Nescafé (beaucoup moins bien rattrapé) dans son affaire avec 9gag : c’est le bad-buzz (pour le résumé de l’affaire c’est par ici).
Astuce pour réaliser votre propre FAIL en vidéo: n’hésitez pas à sauter de votre toit dans une piscine vide: ça marche à tous les coups.
6. Faire un truc complètement barjot
Les vidéos dangereuses ne sont pas forcément des FAILS. C’est avec ce type de vidéos que Rémi Gaillard a réussi à se faire connaître en dépassant les 1 milliard de vidéos vues sur son You Tube (chose que seules des « stars » comme Lady Gaga ou Justin Bieber ont réalisé) et tout de même plus de 5 millions de like sur Facebook. C’est également où Red Bull et GoPro ont su s’imposer grâce à leurs positionnements accès sport extrême et notamment avec le récent saut depuis l’espace. Mais ce n’est pas tout, beaucoup de particuliers ont des idées surprenantes pour se faire connaître comme s’enfiler une bouteille de vodka entière, … C’est l’humour « à la Jackass » qui fait maintenant partie intégrante de la sphère internet.
Faites donc n’importe quoi ! Il paraît que, de cette manière, on devient n’importe qui !
Mais attention, derrière la folie apparente, il y a une vraie logique marketing. Les marques qui cartonnent avec ce type de contenu savent que l’imprévisible génère du partage. Une étude de Harvard Business Review montre que les contenus suscitant de la surprise ou de l’émerveillement sont 30 % plus partagés que ceux qui se contentent d’informer. Red Bull, par exemple, a transformé ses vidéos extrêmes en un écosystème de contenu qui génère des millions de vues organiques sans investir dans la pub traditionnelle. Et GoPro, en mettant ses clients au cœur de l’action, a prouvé qu’un user-generated content bien orchestré peut devenir une machine à engagement.
7. Avoir une info exclusive
On rigole, on rigole, mais avoir une exclu c’est un moyen de faire le buzz de manière rapide et efficace. C’est notamment ce qui s’est passé lorsque :
– du côté positif : cela a permis (entre autre) de mondialiser l’information lors des différents « Printemps arabe » grâce à Twitter, You Tube, Facebook, etc… Les infos exclusives ont permis de remonter l’information en dépassant les frontières. C’est aussi ça qui a permis de faire le buzz avec la vidéo « Kony 2012 », et sa lutte contre le dictateur Kony (une des vidéos les plus populaires de 2012 ) .
– du côté négatif : c’est aussi ce qui a permis de nationaliser l’information lorsque l’on a diffusé le « fake » décès de Jean Dujardin (via un article sur LePost) ou encore de faire croire au monde entier à l’attaque d’un aigle sur un bébé reliée par tous les réseaux possibles et imaginables.
Comment faire le buzz ? En faisant croire à l’exclu ou en se promenant caméra et carnet au point afin de dénicher l’info qui nous rendra immortel (oui, c’est beau).
8. Avoir un enfant en bas âge (de préférence un bébé, ça vend mieux)
Filmer un chat c’est une chose, filmer un enfant en bas âge c’est autre chose ! Les enfants en bas âge ont la particularité d’être drôles et mignons (ne me demandez pas pourquoi, je ne suis pas pédiatre). Récemment on a pu voir l’ULTIME « bébé qui danse le Gangnam style »: croisement singulier entre l’un des thèmes les plus populaires du web: « le bébé » et la vidéo la plus vue de l’histoire de You Tube: « Le Gangnam style ». Certes c’était une vidéo volontairement virale réalisée par une marque de cigarettes électroniques, mais tout de même !
N’hésitez donc pas à faire danser votre bébé sur le bal de musette ou autres musiques tendances de ces derniers temps.
9. Etre un cador de la manette
Et ça, c’est peut être le meilleur. Et en tant que fanatique des jeux vidéo (comme vous pouvez le voir sur mon blog ici: http://videogame-marketing.com/) je suis moi-même le premier concerné. A notre époque, on peut se faire de la maille et être connu… devant sa console de salon (je vous laisse digérer l’information). Certains crieraient au scandale en hurlant que c’est « l’hôpital qui se fout de la charité » ou « la poêle qui se fout du poêlon » (et vice versa) mais c’est pourtant vrai. Diablox9 est un des plus bels exemple à ce niveau-là. En publiant ces vidéos commentées sur You Tube (le jeune homme à la base âgé de 13 ans) a réussi à atteindre le cap des 1 000 000 d’abonnés.
Le jeu vidéo : ça marche.
Et ça marche même très fort. Le marché mondial du gaming a dépassé 184 milliards de dollars en 2023 (Newzoo), avec l’eSport et le streaming qui explosent. Des plateformes comme Twitch ou YouTube Gaming sont devenues de véritables tremplins pour les créateurs : selon Statista, plus de 7,6 millions de streamers diffusent chaque mois sur Twitch. Côté marketing, les marques ont vite flairé le bon filon : Red Bull, Logitech ou encore Nike sponsorisent des gamers pour toucher une audience jeune et ultra-engagée. En clair, être « cador de la manette », ce n’est plus seulement jouer, c’est aussi bâtir une marque personnelle et capter un public fidèle, prêt à vous suivre… et à consommer ce que vous recommandez.
10. Chanter ou faire de la musique
Et ce sera la conclusion de cet article, conclusion qui parait bien évidente: la musique et le chant, sur internet: ça marche. Gangnam Style de PSY, Call Me Maybe de Carly Rae Jepsen, … Le plus bel exemple restant tout de même (à mon humble avis) celui du groupe Walk of the Earth qui avec ses 145 000 000 de vues sur You Tube sur sa vidéo de cover de « Somebody that I used to know » a permis de populariser la musique originale de Gotye en rendant la vidéo virale.
Bref : faites de la guitare et de préférences à plusieurs.
Et si vous doutez encore du pouvoir du son en ligne, sachez que selon IFPI, plus de 67 % de la population mondiale écoute désormais de la musique via des plateformes de streaming. TikTok a carrément redéfini l’industrie : plus de 75 % des utilisateurs déclarent avoir découvert de nouveaux artistes via la plateforme (source : TikTok Music Report 2023). Côté marketing, c’est une mine d’or : un morceau qui buzz peut propulser une marque ou un produit grâce à une simple synchro musicale ou un challenge viral.
Alors après bien-sûr, on peut aussi s’acharner à créer du contenu de qualité centré sur une analyse approfondie de l’actualité ainsi que de ses tenants et aboutissants, monter un site internet avec un concept novateur, réaliser une analyse macro-économique, …
Mais finalement, à quoi bon quand on a un chat, un trampoline et une caméra.
Aller pour le plaisir et pour bien voir qu’on a tout compris on se refait le (très réussi) Rewind You Tube de 2012.