[ETUDE] Lles emails, facteurs de stress pour les dirigeants et les salariés

Beaucoup considèrent qu’il est préférable de ne pas montrer ses émotions dans un cadre professionnel en créant une barrière entre notre personnalité au quotidien et la personne que nous sommes au bureau. Dans un monde en perpétuel changement, cette conception du travail est en train d’évoluer. On observe aujourd’hui une hausse de l’angoisse chez les professionnels puisque 64 % estiment ressentir du stress au moins une fois par semaine sur leur lieu de travail. Cette montée du stress est due à une accumulation d’émotions négatives telles que la fatigue ou la colère…

Les entreprises se doivent d’agir en mettant des actions concrètes en place dans le but d’améliorer le bien-être des salariés et de favoriser la performance.Formation pour apprendre à créer des formations en ligne

Découvrez dans cet article les chiffres des émotions au travail pour comprendre les sentiments des salariés français.

La diversité des émotions au travail

Les émotions au travail sont un sujet vaste qui peut être interprété différemment en fonction des facteurs que l’on prend en compte. En effet, le poste occupé par un professionnel, son genre, son âge, son niveau de diplôme, ou bien la taille de son entreprise sont autant de critères qui influencent ses émotions quotidiennes sur son lieu de travail.  

Si l’on se réfère au Baromètre social des émotions réalisé par l’institut Think, on constate que les salariés âgés de moins de 45 ans sont plus susceptibles de ressentir du stress, car près de 13 % d’entre eux éprouvent de la culpabilité et 11 % de la confusion. Leurs collègues ayant plus de 45 ans se sentent quant à eux plus énergiques et sereins (+4 %) en raison de leur plus grande expérience. 

D’après la même étude, les travailleurs peuvent ressentir un grand nombre d’émotions au sein de leur entreprise, qu’elles soient positives ou négatives.

Parmi les ressentis positifs, on retrouve :

  • La concentration ;
  • La confiance en soi ;
  • L’énergie ;
  • La motivation ;
  • Le calme.

En ce qui concerne les sentiments négatifs, on distingue principalement :

  • La fatigue ;
  • L’anxiété ;
  • La contrariété ;
  • La colère ;
  • La tension.

Il faut mettre en avant le fait que la majorité des salariés ont une balance émotionnelle en entreprise positive (55 %), ce qui signifie que leur ratio entre les ressentis positifs et négatifs est en faveur du positif. Ce quotient démontre aussi que 30 % des salariés ont une balance négative et que les 15 % restant estiment avoir une balance émotionnelle à l’équilibre.

L’ère post covid : du stress au surmenage

La crise sanitaire de la Covid-19 est venue bouleverser le monde du travail moderne avec le développement du télétravail. Bien que cette nouvelle approche du travail ait de nombreux avantages, elle a participé pour certains travailleurs à un sentiment d’isolement, de perte de sens et de brouillage de la frontière entre leur vie privée et leur vie professionnelle.

Suite à la pandémie, le taux de stress au travail chez les salariés français a augmenté de 9 % pour atteindre 64 % en 2022. Ce pourcentage très élevé reste toutefois inférieur à la moyenne enregistrée en Europe qui s’élève à 71 %.

Cette montée en puissance du stress augmente le risque de burn-out, c’est-à-dire de l’épuisement professionnel. Dans un rapport édité par Indeed, 67 % des travailleurs pensent que le burn-out a augmenté avec la crise sans précédent que nous avons connue.

Or le burn-out n’est pas un syndrome à prendre à la légère. Un sentiment de saturation émotionnelle liée au travail peut avoir des conséquences lourdes sur la santé physique et mentale d’un professionnel. Pour 40 % des salariés, le stress a un impact négatif sur leur travail.

Il a été estimé que les pertes annuelles en corrélation avec le stress au travail représentent entre 2 et 3 milliards d’euros à l’échelle de la France. Ces coûts sont dus à une moins grande efficacité des collaborateurs d’une entreprise qui sont plus enclins à se mettre en arrêt maladie, à s’absenter plus souvent, à fournir un travail de moins bonne qualité ou à quitter la société.

Pour pallier ce problème, les entreprises mettent en place des solutions pour identifier et évaluer les risques psychosociaux à travers des programmes de prévention et de formation. Cependant, le télétravail est un frein à ces démarches puisqu’il est difficile d’identifier les signaux de mal-être des employés à travers un écran. Cet engouement pour le bien-être amène les sociétés à prendre de nouvelles mesures pour diminuer les ressentis négatifs, comme la mise en place d’une communication plus fréquente avec les salariés (26 %) et d’un droit à la déconnexion garanti (18 %).

Vers une plus forte prise en compte des émotions au travail

Dans une enquête réalisée par la DARES sur les conditions de travail, 65.3 % des salariés cachent leurs émotions, car le fait de les montrer peut avoir un impact négatif sur leur emploi. Ce chiffre est toutefois à mettre en concordance avec le type de métier que vous effectuez. En effet, le comportement attendu dépend fortement du domaine d’activité dans lequel vous travaillez. Par exemple, un professionnel dans le secteur de la restauration ou de l’hôtellerie doit se montrer accueillant et calme pour gérer toutes les situations quotidiennes et pour ne pas laisser paraître ses émotions. Un salarié travaillant dans le domaine de l’aide à la personne peut quant à lui faire preuve de plus de sentiments pour faciliter son interaction avec ses patients.

Mais alors faut-il montrer ses émotions ou les cacher ?

Pour répondre à cette question, on constate que les jeunes travailleurs sont plus à l’aise pour parler de leurs ressentis et pour mettre en place des actions d’amélioration de l’environnement de travail. 82 % des salariés âgés de 18 à 34 ans affirment qu’ils pourraient évoquer un point impactant négativement leur bien-être avec leur employeur afin de trouver une solution, contre 69 % pour les plus de 55 ans.

Les nouveaux professionnels sont ainsi plus enclins à faire part de leurs émotions au travail pour faire évoluer les mentalités à ce sujet et pousser au changement. 29 % des salariés déclarent pouvoir discuter de leur stress avec des amis ou des collègues, 15 % avec leur manager direct, et 9 % avec un responsable des ressources humaines.

L’importance de l’intelligence émotionnelle

L’intelligence émotionnelle consiste à discerner ses propres émotions ainsi que celles des autres employés. L’objectif n’est pas de laisser exploser ses sentiments, mais de permettre aux autres collègues de connaître vos ressentis et de leur permettre de faire de même pour créer un cadre de travail plus apaisé.

Bien que la pandémie ait été un frein au bonheur au travail, elle a permis de mettre en évidence la nécessité de l’intelligence émotionnelle dans le cadre professionnel. Avant la crise sanitaire, seulement 20 % des dirigeants séniors estimaient qu’elle était importante pour le développement d’une entreprise contre 69 % suite à l’épidémie.

Il est aujourd’hui possible de connaître son niveau d’intelligence émotionnelle en effectuant un test de quotient émotionnel (QE). Le QE établit votre attitude et votre comportement vis-à-vis des autres individus. L’objectif de ce test est d’aider les professionnels à découvrir leur personnalité et les émotions qu’ils laissent le plus paraître afin de les améliorer si besoin. Bien que les capacités intellectuelles soient nécessaires dans le monde du travail, la gestion des émotions et la capacité à comprendre celles des autres interlocuteurs sont aujourd’hui des facultés indispensables.

Présentation de l’auteur

Thomas Houin – Chargé de communication chez Topformation. Topformation.fr est un site français dont la mission est de permettre à chacun de trouver la formation professionnelle, continue ou en apprentissage qui lui convient.

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