Une bonne charte graphique ? De quoi s’agit-il vraiment ? Voici le début d’une trilogie sur des conseils et outils utiles pour choisir la bonne palette graphique pour votre projet vidéo. Commençons par le début pour notre première partie : le choix d’un style graphique, d’une identité visuelle…

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La charte graphique– votre point de départ

Votre lignée graphique est la pierre angulaire de votre branding. Elle unifie tous les composants de votre marque sous un même univers visuel. Quelque soit le projet que vous lancez (nouveau site web, nouvelle campagne média, projet de présentation vidéo), vous devez rester cohérent avec votre identité visuelle.

Cela vous permet de garder le contrôle sur votre design. Si vous outsourcez votre travail graphique, ce qui est souvent le cas, vous devez être certain que les différents projets suivront tous le même fil rouge. C’est donc à vous de fixer ce cadre de référence essentiel pour vos futures prises de paroles.

Pour comprendre comment cette cohérence s’applique concrètement sur LinkedIn, Instagram, newsletters ou encore vos landing pages, jetez un œil ici : LinkedIn, Instagram, newsletters… quels générateurs d’images IA choisir pour des visuels impactants ?

Les principales composantes d’une charte graphique

Une charte graphique peut aller d’un document de cinq pages, à un guide d’une centaine de pages. Dans tous les cas, voici les éléments essentiels à inclure :

– Une brève introduction de votre marque : commencez par un chapitre introductif présentant l’ADN de votre marque. Cela inclut :

  • La mission de l’entreprise (pourquoi elle existe) ;

  • Sa vision (où elle veut aller),

  • Ses valeurs (ce qu’elle défend),

  • Et son positionnement (comment elle se distingue de ses concurrents).

Gardez ce passage synthétique (une demi-page suffit), mais inspirez-vous de votre plateforme de marque si vous en avez une. Ce contexte permet aux designers, développeurs, rédacteurs ou imprimeurs de mieux comprendre la logique derrière chaque choix visuel.

– Le logo : Le logo est souvent le point de départ de toute identité graphique. Si vous n’en avez pas encore, il existe plusieurs outils à connaître pour créer un logo gratuit en ligne. Votre charte doit inclure :

  • Le logo principal (version couleur),

  • Les versions secondaires : monochrome, inversée, petit format,

  • Les zones de protection à respecter autour du logo,

  • Les dimensions minimales d’affichage (ex. : pas moins de 30 px de haut pour éviter la perte de lisibilité),

  • Et surtout, les interdits : pas d’étirement, de superposition à certains fonds, de modification des couleurs…

Fournissez dans votre charte les formats vectoriels (.SVG, .EPS), et les exports optimisés (.PNG pour web, .PDF pour print), tous des formats d’image incontournables en ligne, ainsi que leurs usages recommandés.

– La palette de couleurs : Une bonne palette inclut :

  • Les couleurs primaires : souvent 2 à 3 couleurs qui incarnent l’identité de la marque.

  • Les couleurs secondaires : pour les variantes, fonds, boutons, infographies…

  • Les références colorimétriques dans différents espaces :

    • RVB pour le web,

    • CMJN pour l’impression,

    • HEX pour le HTML/CSS,

    • Pantone si vous imprimez en ton direct.

Une marque dans le secteur du bien-être par exemple privilégiera souvent des tons verts, bleus ou beiges doux, alors qu’une marque tech pourra opter pour des couleurs plus vives et contrastées. Tous les codes couleur en santé sont d’ailleurs analysés ici.

Pensez aussi à prévoir des couples de couleurs contrastées pour les textes sur fond coloré (accessibilité, lisibilité WCAG).

Différentes versions de logos pour Brasil Télécom

Différentes versions de logos pour Brasil Télécom

– La typographie de votre entreprise : Comme pour les couleurs, associez le choix de la police aux valeurs et principes fondateurs de votre entreprise. (Exemple de Yale)

Typographie de Yale

Pour aller plus loin , indiquez :

  • La police principale (ex : Montserrat, Open Sans, Playfair Display…),

  • Les polices secondaires ou d’accompagnement (ex : pour les légendes, citations, boutons…),

  • Les hiérarchies : H1, H2, H3, paragraphes, boutons, citations, etc.

  • Les styles et casses à utiliser (majuscule, minuscule, italique, gras…).

Et incluez des indications CSS si votre charte s’adresse aussi à des développeurs front-end. Par exemple :

css
h1 {
font-family: 'Playfair Display', serif;
font-weight: 700;
font-size: 36px;
}

N’oubliez pas non plus de vérifier que vos polices soient libres de droits (Google Fonts par exemple), ou bien correctement licenciées pour une utilisation commerciale.

– Les règles d’imagerie : L’imagerie visuelle est trop souvent négligée dans les chartes, alors qu’elle joue un rôle central dans la perception d’une marque. Définissez :

  • Le style photographique : naturel, en noir et blanc, en lumière naturelle, avec des personnes ou non ?

  • Le ton visuel : inspirant, sérieux, chaleureux, minimaliste…

  • Les types d’illustrations : flat design, traits fins, icônes pleines, pictogrammes outline…

  • Les règles de traitement des images : filtres, bordures, niveaux de contraste.

Saviez-vous par exemple qu’Airbnb impose des photos authentiques, non retouchées, avec des gens en situation de vie réelle, tandis qu’Apple privilégie des visuels ultra minimalistes et éclairés en studio.

(Ex : Plutôt flat design ou perspective)

Projet Numm - Exemple de flat design

Projet Numm – Exemple de flat design

– Les règles du merchandising produit : Cette section concerne l’application de votre identité sur vos produits ou supports physiques : packaging, goodies, étiquettes, sacs… Indiquez :

  • Les emplacements obligatoires du logo,

  • Les zones de respiration autour des éléments graphiques,

  • Les typographies à utiliser pour les mentions légales, ingrédients, ou notices.

Sur un flacon cosmétique par exemple, l’espace entre le logo et les mentions INCI doit être d’au moins 10 mm selon certaines contraintes réglementaires d’étiquetage.

(Le guide de la marque  par Jamie Olivier)

Guide de la marque par Jamie Olivier

Guide de la marque par Jamie Olivier

– Le règles du merchandising boutique : Pour les marques ayant une présence physique (boutique, corner, pop-up…), définissez :

  • Les codes couleurs à utiliser en décoration intérieure,

  • La signalétique (pictogrammes, fléchage),

  • La cohérence visuelle entre l’intérieur et la vitrine extérieure,

  • Les règles de mise en rayon ou de PLV.

Pour vous inspirer, Brand Book Apple donne des règles précises pour les distributeurs : disposition du mobilier, couleurs autorisées, distance entre les produits…

(Guide de style Apple pour les revendeurs)

Guide de Style Apple

Guide de Style Apple

– Les règles de communication interne : La charte peut aussi inclure des modèles de documents internes, pour uniformiser la communication professionnelle :

  • Templates PowerPoint/Google Slides pour les présentations,

  • En-têtes de mail,

  • Modèles de rapport ou de compte rendu,

  • Bannières ou signatures d’e-mail.

Pour démontrer encore plus votre expertise, utilisez un outil comme Canva for Teams ou Figma pour centraliser ces modèles et les rendre facilement accessibles à vos équipes ou collaborateurs externes.

Exemple de Ford :

Communication interne de Ford

Communication interne de Ford

Plus d’exemples de charte graphique  ici et ici.

Votre charte graphique doit donc être un outil opérationnel. Elle guide tous vos partenaires, internes comme externes (graphistes, imprimeurs, développeurs, CM, UX designers…) pour créer une cohérence visuelle durable et scalable.

Et c’est en maîtrisant chaque composant, comme la palette de couleurs, que votre charte prend tout son sens et devient réellement efficace.

Justement, on y arrive !

Quel est le lien entre la palette de couleur et votre charte graphique ?

Le choix des couleurs ne dépend pas uniquement de l’aspect esthétique. Il fait partie intégrante de votre stratégie de communication, et vous sert à véhiculer un message cohérent.

Comme pour les vidéos, cela vous sert également à vous démarquer des amateurs. Une palette de couleurs bien définie augmentera le professionnalisme de vos communications et votre reconnaissance de marque.

Mais attention : toutes les couleurs ne se valent pas. Certaines teintes peuvent même nuire à votre image, surtout dans des secteurs sensibles comme la santé. Découvrez ici les 7 couleurs qui détruisent votre image de marque dans le secteur santé – un article à lire avant de valider votre charte !

La couleur, bien plus qu’une question de goût

Quand on parle de charte graphique, on pense souvent à l’esthétique. Pourtant, derrière chaque choix de couleur, il y a une vraie intention stratégique. Ce n’est pas un hasard si les banques adorent le bleu ou si les marques écolos misent sur des tons verts et naturels. Il y a une raison à cela : les couleurs font passer des émotions et des messages, souvent avant même qu’on ait lu une ligne.

Des études l’ont montré, dont une de Color Marketing Group : plus de 8 personnes sur 10 jugent un produit en grande partie sur sa couleur. Autrement dit, si la première impression visuelle est bancale, vos chances de capter l’attention chutent.

Prenons un exemple simple.

Si vous êtes freelance dans le bien-être ou le développement personnel, une charte dans les tons rouges ou noirs pourrait complètement brouiller le message. À l’inverse, un camaïeu de verts doux ou de beiges naturels renforcera immédiatement l’idée d’harmonie, de calme, de confiance. Même chose pour une startup tech : des tons froids ou lumineux, bien maîtrisés, renforceront l’image d’innovation, de maîtrise, voire de sécurité.

Bref, la couleur doit faire écho à ce que vous défendez. Il existe d’ailleurs des ressources très accessibles en ligne pour vous aider à choisir vos teintes en fonction de la psychologie des couleurs.

Appliquer vos couleurs sans perdre en cohérence

Une fois la bonne palette trouvée, encore faut-il savoir comment l’utiliser correctement. Et c’est là que la charte graphique prend tout son sens.

D’abord, il faut penser aux usages concrets. On ne va pas utiliser les mêmes teintes sur un fond de site web, une brochure imprimée ou un bouton cliquable sur mobile. Ce que vous voyez à l’écran (en RVB) n’aura pas forcément le même rendu sur papier (en CMJN). Résultat : une teinte vive peut devenir terne, et tout l’équilibre visuel peut basculer.

C’est pourquoi votre charte doit préciser les codes HEX pour le web, les valeurs CMJN pour l’impression, et idéalement un équivalent Pantone si vous imprimez en ton direct. Et surtout, pensez au contraste. Ce n’est pas juste une histoire de confort : c’est une question d’accessibilité. Pour que tout le monde puisse lire un texte, le contraste entre la couleur de fond et celle du texte doit respecter des standards précis.

Enfin, pour ne pas laisser chaque prestataire deviner comment utiliser vos couleurs, le mieux reste de documenter tout ça proprement. Prévoyez un tableau simple avec chaque couleur, son usage recommandé (titre, fond, bouton, etc.), son niveau de contraste, et les fichiers à importer directement dans vos outils.