Peu d’internautes savent ce qu’est le Dark web, et encore moins que cela existe. Étant donné qu’il s’agit d’un sujet assez complexe, voici un article sur ce qu’il faut savoir sur le Dark web : ce que c’est, à quoi il sert, et comment y accéder…

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Qu’entend-on par Dark web ?

C’est un terme encore peu connu dans le monde du Web, et pourtant, il existe vraiment. Quand une personne navigue sur le Web, il faut savoir qu’il n’y a qu’une infime partie des résultats qui lui sont transférés par les moteurs de recherche. Ces sites sont ce qu’on appelle des sites cryptés. Ils sont passés par différentes étapes pour être positionnés là où ils sont.

Le « Dark web », terme anglais signifiant « Web sombre », consiste à un Internet parallèle présentant des pages non indexées et consultables partout. Dans cet autre aspect d’Internet, il n’y a ni protection, ni restriction, ni encadrement. L’utilisateur pourra naviguer en tout anonymat sans recourir à aucune identification.

Il existe de ce fait des sites illégaux qui font l’objet d’une peine judiciaire sur cette autre facette du web. Généralement, les pages du Dark web se terminent par l’extension « .onion ». Aussi, le Dark web ne concerne, en aucun cas, ce qu’on appelle le « Web profond » (Deep web). Le web profond se place entre le Web de surface, celui qu’on utilise tous, et le Dark web.

Les avantages du Dark web

A l’origine, le Dark web servait d’aide aux rebelles chinois pour communiquer entre eux et avec d’autres personnes, sans avoir à révéler leur identité. Cette technique a été mise en place après que l’État sanctionna toute opposition au pouvoir et au régime politique en place de l’époque.

Le Dark web a été une solution ultime pour permettre à ces dissidents de continuer à vivre et à s’informer sur la situation en place en toute sécurité. Il s’agit également de la stratégie de communication adoptée par les peuples égyptiens et tunisiens au temps du « printemps arabe ».

Aujourd’hui, l’utilisation du Dark web s’avère être très importante, car il peut efficacement garantir l’anonymat de tous les internautes lorsqu’ils naviguent sur le Web. Pour les plus initiés, il peut même leur servir de lieu de commerce afin d’échapper aux mesures imposées par le gouvernement. Le Dark web recèle d’ailleurs un grand nombre de commerces illégaux.

Un outil de protection pour la liberté d’expression

L’un des plus gros atouts du Dark web ? C’est sa capacité à offrir un espace où l’on peut parler sans être instantanément traqué. Dans des pays où la censure est forte, l’anonymat permet à des citoyens, blogueurs ou ONG de publier des témoignages, des enquêtes ou des contenus critiques sans mettre leur vie (ou celle de leurs proches) en danger. C’est d’ailleurs pour ça que Tor et les services “onion” sont souvent cités comme des technologies clés pour la liberté d’expression et la résistance à la surveillance.

Et ce n’est pas un usage marginal, loin de là ! Le réseau Tor est utilisé par plus de 2,5 millions de personnes chaque jour. Vous imaginez ? Cela veut dire que des millions d’internautes, quotidiennement, cherchent un moyen de lire, partager ou s’exprimer sans pression.

Au fond, la vraie question est qui décide de ce que vous avez le droit de dire ou de lire ? Dans certains contextes, Tor est littéralement une bouée de sauvetage numérique.

Un refuge pour les journalistes et les lanceurs d’alerte

Le Dark web sert aussi de canal sécurisé pour transmettre des informations sensibles. Des médias et organisations y ont déjà créé des “boîtes aux lettres” anonymes pour recevoir des documents, notamment dans le cadre d’enquêtes d’intérêt public. Les lanceurs d’alerte peuvent ainsi contacter des journalistes sans exposer leur identité ni leurs métadonnées.

C’est exactement le rôle de solutions pour protéger les sources. Sans ce type d’infrastructure, combien d’affaires n’auraient jamais éclaté ? C’est un vrai filet de sécurité pour la presse et la transparence démocratique.

Une confidentialité renforcée pour la vie privée au quotidien

On associe souvent le Dark web à des usages extrêmes, alors qu’une partie des utilisateurs y vont juste pour retrouver de la confidentialité. Avec la généralisation du tracking publicitaire, des politiques “vrai nom” sur certains réseaux, et la collecte de données partout, beaucoup de gens veulent simplement naviguer sans être profilés. Le réseau Tor, qui sert de porte d’entrée au Dark web, a justement été conçu pour ça : masquer l’origine d’une connexion et limiter la traçabilité.

Et d’ailleurs, petit fait qui casse un cliché : seulement 1,5 à 2,5 % du trafic Tor va vers des sites .onion. Donc la plupart des utilisateurs s’en servent surtout pour parcourir le web “normal”, mais de façon anonyme. Surprenant, non ?

Un accès à l’information malgré la censure ou les blocages

Autre avantage très concret : le Dark web et Tor permettent de contourner certaines formes de censure ou de filtrage. Quand un site d’info, une ressource éducative ou un service est bloqué dans un pays, des versions accessibles via Tor peuvent rester disponibles.

Pour des étudiants, des militants ou même des citoyens ordinaires, c’est une manière de garder un accès à des médias indépendants, à des savoirs paywallés ou interdits localement. En période de crise politique ou sociale, cela peut faire toute la différence. Qui voudrait vivre dans un monde où l’accès à l’information dépend d’un filtre gouvernemental ?

Un laboratoire de services “privacy-first”

Enfin, le Dark web a favorisé la création de services pensés dès le départ pour la confidentialité : messageries anonymes, forums sans collecte de données, plateformes de publication protégées, etc. Même si ces services ne sont pas tous parfaits, ils expérimentent des modèles “privacy by design” que le web de surface a parfois du mal à adopter.

Et vu qu’on parle d’adoption, autre chiffre parlant : le Tor Browser a dépassé 200 millions de téléchargements. Preuve que ces enjeux de vie privée ne sont pas juste une lubie de geeks, mais une attente de fond.

Petite nuance lucide et nécessaire : oui, cet anonymat peut aussi être détourné pour des activités illégales. Mais c’est justement pour cela qu’il faut parler du Dark web avec un regard équilibré : outil de protection pour certains, terrain d’abus pour d’autres. Les deux coexistent, et comprendre cette dualité aide à mieux comprendre Internet aujourd’hui.

Comment y accéder ?

Pour avoir accès au Dark web, il faut installer un programme spécial : le logiciel Tor. Il permet de visualiser les pages cachées présentes sur le Dark web et en même de rester anonyme sur le web. L’internaute devra exécuter le fichier .exe pour démarrer Tor avant de lancer sa connexion. Notons que Tor ne fournit que des pages cryptées, chiffrées et proxyfiées dans le web normal.

Pour se familiariser avec les pages oignons de Dark web, il y a quelques points d’entrée à connaitre, des liens comme Core.onion ou talked.masked. Il faut également avoir quelques adresses utiles.

Les URL sur le Dark web sont également différentes de celles de l’Internet de surface, comme http://3g2upl4pq6kufc4m.onion pour le moteur de recherche anonyme DuckDuckGo, par exemple.

Enfin, pour ne pas tomber dans les pièges du Dark web, le mieux est d’ajouter une autre couche de protection VPN. Il est aussi préférable d’éteindre tous les scripts, de ne cliquer que sur ce qui est sûr, de ne faire rien d’illégal et de ne rien télécharger avant de savoir comment s’en sortir.